Report 36. Essai comparatif d'espèces de Casuarina sp. à Lapila, (Pignon) Haïti: Résultats après cinq ans de croissance
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Casuarina equisetifolia est l'espèce du genre Casuarina la plus connue et la plus répandue en Haïti. Elle est originaire de l'Asie du Sud-Est. Au cours des dernières années, son utilisation dans les programmes de reboisement en Haïti s'est accrue considérablement, à cause de son adaptabilité à une gamme variée de conditions écologiques. Cette espèce a une grande valeur pour la production de charbon et de bois de construction à cause de sa densité élevée de bois et sa forme excellente. La présente étude compare deux sous-espèces de C. equisetifolia et une provenance de C. cristata. Elle a été initiée par l'IRG en 1989 à Lapila (Pignon). Elle rentre dans le cadre d'un programme plus large d'amélioration génétique d'espèces forestières importantes que réalise le SECID/ Auburn University pour le compte du Projet PLUS financé par l'USAID. Le présent rapport informe sur les résultats de cet essai, 5 ans après sa mise en place. Survie: Pour les deux périodes d'observation, les taux de survie ont été supérieurs pour l'espèce Casuarina cristata 1476, avec 94,8% et 88,5% à 1 et 5 ans, respectivement. La sous-espèce, C. equisetifolia ssp. equisetifolia (7085), a eu un taux de survie legèrement inférieur (87,5%) bien que la différence ne soit pas significative à 95% de probabilité. L'autre sous-espèce, C. equisetifolia ssp. incana, a accusé le taux de survie le plus faible après 5 ans, soit 64.6%. Le taux de survie élevé à Lapila pour le C. cristata, contraste avec les observations de Moortele (1979), Bihun (1982), Dupuis (1986) et Unda (1989) dans des essais où cette espèce a montré un faible taux de survie. Croissance en Hauteur: C. equisetifolia ssp. equisetifolia a occupé le premier rang à 1 et 5 ans, suivie de C. cristata et C. equisetifolia ssp. incana. Des différences de croissance en hauteur ont augmenté considérablement entre 1 et 5 ans. Le C. equisetifolia ssp. equisetifolia a accusé la meilleure hauteur moyenne après 5 ans (7,4 m), ce qui correspond à un accroissement annuel de 1,5 m. La croissance en hauteur la moins élevée a été observée pour la scus-espèce incana (4,8 m après 5 ans). Pourtant, il n'y a pas eu de différence significative à 95% de probabilité avec la sous-espèce equisetifolia, à cause de la variabilité en hauteur observée dans l'essai à Lapila. La croissance en hauteur pour le C. cristata est encourageante, comparée aux résultats des autres essais à Vaudreuil et à Puilboreau (Bihun, 1982; Unda, 1989). Croissance en Diamètre: Les diamètres (D[subscript]0.1 et DHP) on suivi la même tendance quie la hauteur pour la sous-espèce incana. Pour les deux paramètres, la sous-espèce incana a montré une croissance inférieure à celle des deux autres Casuarinas. Après 5 ans, C. equisetifolia ssp. equisetifolia a eu un plus grand D[subscript]0.1, tandis que le C. cristata a montré un plus grand DHP. Les différences pour cces deux paramètres entre les deux espèces n'etaient pas significatives. Une différence statistique a été détectée entre la sous-espèce incana et chacune des Casuarinas les plus performantes pour le DHP et le D[subscript]0.1. La moyenne de DHP pour le site fut de 4,2 cm, allant de 3,3 cm pour la sous-espèce incana jusqu'à 5,0 cm pour la C. cristata. La moyenne de D[subscript]0.1 pour le site fut de 6,5 cm, avec la plus grande différence entre la sous-espèce equisetifolia (7,5 cm) et la sous-espèce incana (5,0 cm). La moyenne de D[subscript]0.1 pour la C. cristata, 6,9 m, ne s'est pas montrée différente des autres. Rendement en Bois: Il y a eu des différences de rendements en bois entre le C. cristata (11,6 kg/arbre) et la sous-espèce incana (5,0 kg/arbre). La sous-espèce equisetifolia a eu une moyenne de 8,1 kg/arbre qui n'est pas différente des autres. Considérant le faible taux de survie de las sous-espèce incana, le rendement en bois à l'hectare est même plus grand entre cette sous-espèce et les autres. Le C. cristata a eu un rendement estimé à 27,4 tonnes métriques/ha, suivie de las sous-espèce equisetifolia (18,9 tonnes mètriques/ha) et de la sous-espèce incana (8,6 tonnes métriques/ha). Cette différence est suffisante pour le rejet de la sous-espèce incana comme une alternative viable à la sous-espèce equisetifolia plus connue en Haïti. La variabilité de C.cristata dans l'essai appuie les conclusions des autres essais soutenant que cette espèce doit être choisie avec prudence, à cause de sa grande sensibilité d'adaptation aux conditions de site. Recommandations: (1) Eliminer C. equisetifolia ssp. incana dans l'essai pour éviter son hybridation avec la sous-espèce equisetifolia. Convertir l'essai ensources de semences locales de C. equisetifolia ssp. equisetifolia et C. cristata, par la sélection d'individus de forme et de vigueur supérieures et l'établissement de conditions appropriées pour la production de semences. Les semences de l'essai modifié doivent être inclues dans des programmes de reboisement, pour élargir la base génétique de C. equisetifolia equisetifolia et C. cristata. Ainsi, PLUS augmenterait les opportunités de sélectionner un génotype plus adapté aux conditions typiques des fermiers haïtiens. Eliminer l'espèce la moins performante en cas d'hybridation naturelle. (2) Continuer à importer des semences de C. equisetifolia equisetifolia et C. cristata (également le C. glauca et le C. cunninghamiana pour les zones de hautes altitudes) provenant directement des pays d'origine de l'espèce et collectées par des institutions réputées, travaillant dans l'amélioration génétique forestière, notamment le CSIRO en Australie. Etablir des vergers à partir de ces collections, maintenant les provenances et espèces pures et isolées les unes des autres pour éviter l'hybridation, sur des sites stables, afin d'anticiper la demande pour cette espèce en Haîti. (3) Poursuivre l'évaluation de l'essai modifié pour une plus longue période, particulièrement pour las résistance aux pestes, maladies et ouragans, la tolérance aux conditions de sols alcalins et rocailleux, la qualité du bois, la forme supérieure et autres paramètres ayant un impact économique pour les fermiers haïtiens. (4) Mettre l'accent sur l'importance de sélectionner les conditions appropriées de site pour la croissance de l'espèce, des pratiques sylvicoles et des produits ligneux à haute valeur ajoutée, qui maximiseraient le potentiel du Casuarina à générer des revenus pour le fermier haïtien. (5) Poursuivre l'investigation sur les meilleures pratiques de gestion, particulièrement propagation, éclaircie, élagage et récolte, dans le contexte de divers modèles agroforestiers (lots boisés, bosquets énergétiques ou jaden chabon, arbres d'ombrage, brise-vent) en Haïti.
Casuarina equisetifolia is the most common and widespread species of the genus in Haiti. It is native to SE Asia. During recent decades, the species has been introduced throughout Haiti in reforestation programs, in part because of its adaptability to a wide range of site conditions. The species is a valued source of wood for charcoal production and beams for house construction because of its wood density and excellent form. The current study compares two subspecies of C. equisetifolia and a provenance of C. cristata originating from Australia. The trial was initiated by IRG in 1989 at Lapila (Pignon). It is part of a larger program to improve tree germplasm of important species, managed by SECID/Auburn University within the USAID PLUS project. The following report summarizes the 5-year results of the trial. Survival: For both measurement periods at 1 and 5 years, the best survival was achieved by C. cristata 1476, with 94.8% and 88.5% at 1 and 5 years, respectively. The subspecies, C. equisetifolia ssp. equisetifolia (7085), exhibited a slightly lower survival rate (87.5%), though not significant at the 95% probability level. The other subspecies, C. equisetifolia ssp. incan, survived the poorest (64.6%) after 5 years. The high survival of C. cristata at Lapila is in sharp contrast to its poor survival at trials examined by Moortele (1979), Bihun (1982), Dupuis (1986) and Unda (1989) in which survival was poor. Height Growth: C. equisetifolia ssp. equisetifolia ranked first at both 1 and 5 years, followed by C. cristata and C. equisetifolia ssp. incana. Height differences among the 3 accessions increased considerably between 1 and 5 years. The subspecies equisetifolia achieved the best average height after 5 years (7.4 m), corresponding to a mean annual increment of 1.5 m. The poorest height growth after 5 years was observed for subspecies incana (4.8 m). Despite this wide range in height, no statistical differences were detected at the 95% probability level due to experimental error. The height growth of C. cristata is encouraging in comparison to the trials at Vaudreuil and Morne Puilboreau (Bihun, 1982; Unda, 1989). Diameter Growth: Stem diameters (DBH and D[subscript]0.1)followed the same trend as height for subspecies incana. For both parameters, the subspecies incana exhibited the poorest growth compared to the other two accessions. After 5 years, subspecies equisetifolia achieved the highest mean D[subscript]0.1, while C. cristata attained the highest mean DBH. The difference for both parameters between the two species did not show a statistical difference. A difference was detected between subspecies incana with the each of the top performers for DBH and D[subscript]0.1. The average DBH for the site was 4.2 cm, ranging from 3.3 cm for spp. incana to 5.0 cm for C. cristata. The average D[subscript]0.1 for the site was 6.5 cm, with the largest difference between ssp. equisetifolia (7.5 cm) and ssp. incana (5.0 cm). The mean D[subscript]0.1 for C. cristata, 6.9 cm, did not test different from the others. Wood Yield: Differences were detected between the wood yield of C. cristata (11.6 kg/tree) and the subspecies incana (5.0 kg/tree). The average yield of subspecies equisetifolia (8.1 kg/tree) was not different from the top and bottom ranks. Considering the poorer survival rate of subspecies incana, even larger differences in wood yield on a hectare basis was observed. C. cristata showed an average yield of 27.4 metric tons/ha, followed by subspecies equisetifolia (18.9 metric tons/ha) and subspecies incana (8.6 metric tons/ha). This difference is sufficient to rejecdt the subspecies incana as a viable alternative to the more common subspecies equisetifolia in Haiti. The variability of C. cristata yields in the experiment support the conclusions of the other trials that this species should be selected with caution because of its greater site sensitivity. Recommendations: (1) Eliminate C. equisetifolia ssp. incana from the trial to avoid hybridization with subspecies equisetifolia. Convert the trial as an in-country seed source of C. equisetifolia ssp. equisetifolia and C. cristata by the selection of individuals of superior vigor and form combined with the proper spacing for seed production. Seed from the trial should be included in reforestation programs to broaden the genetic base of the species in Haiti, thereby increasing the opportunities of selecting a broadly adapted genotype. Eliminate the poorer performing species from the trial if natural hybridization occurs. (2) Continue an effort to import seed for C. equisetifolia equisetifolia and C. cristata (along with C. glauca and C. cunninghamiana for high-elevation areas) harvested from their native range by reputable forestry institutions with tree improvement programs, most notably CSIRO in Australia. Establish seed orchards with collections of known provenance origin, keeping provenances pure and isolated from each other, on secure sites and in response to the anticipated demand of the species in Haiti. (3) Follow the modified trial for a longer period to observe insect, disease and wind resistance, tolerance to alkaline soil conditions, wood properties and other characteristics effecting the species' economic impact to Haitians. (4) Emphasize the importance of proper site selection, silvicultural procedures and value-added wood products that would maximize the potential of Casuarina to generate income. (5) Observe the best management techniques adapted to local economic and ecological conditions, particularly propagation, thinning and harvesting techniques within the context of various agroforestry models (wood lots, charcoal gardens, shade trees, wind breaks) in Haiti.